« Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom... En toi seront bénies toutes les familles de la terre... Je multiplie rai ta descendance comme la poussière de la terre... Contemple le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter : telle sera ta descendance... C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom... »
Cette multitude, c’est le peuple de ceux qui croit au Dieu unique et qui ont pour Père Abraham. Nous ne devons jamais oublier d’où nous venons, et nous rappeler que nous sommes la promesse que Dieu a faite à Abraham. Au-delà des chemins différents que nous pouvons prendre (tout comme les enfants d’une même famille), nous devons nous retrouver sur l’essentiel : la foi en un Dieu unique.
Dans une famille, les enfants ne pensent pas la même chose et suivent des routes différentes. Ce qui les unis les uns aux autres, c’est la filiation qui leur permet de se retrouver, de partager, de s’écouter même si parfois les repas de famille sont animés ! On est heureux de se retrouver !
Pourquoi n’avons-nous pas cette joie de pouvoir nous retrouver en respectant nos chemins différents ? Nous écouter, essayer de nous comprendre, mais surtout de nous aimer en respectant les choix de chacun.
Dans notre monde où nous sommes plus enclins à mettre en avant ce qui nous sépare, ne ferions nous pas mieux de mettre en avant ce qui nous rassemble ? L’intolérance est le fruit du mal, de celui qui veut diviser pour mieux régner. Chaque fois que nous entrons dans cette division, nous sommes acteur du mal.
Le Christ nous demande de nous aimer le uns les autres, c’est le cœur de son message. Pendant ce carême, prenons le temps de relire notre vie et regardons les moments où nous sommes source de division, où nous les attisons dans nos familles et autour de nous, dans notre vie de tous les jours...
Durant ce carême, discernons nos comportements : acceptons-nous l’autre tel qu’il est ? Sommes-nous tolérants envers les autres ? Envers ceux qui n’ont pas forcement la même religion ou la même culture ? Quel pas puis-je faire pour mieux aimer ? Encore aujourd’hui, cette promesse de Dieu n’est pas accomplie : la descendance innombrable existe, certes, mais qu’elle soit source de bénédictions pour l’humanité tout entière (à commencer par elle-même), c’est encore à venir !
Quand on voit la rudesse des luttes entre les descendants eux-mêmes ! Méritent d’être appelés « fils d’Abraham » aujourd’hui ceux qui croient que la Promesse de Dieu se réalisera, quoi qu’il arrive, simplement parce qu’Il nous l’a promis et qu’Il est fidèle. Ou plutôt... Méritent, à vrai dire, d’être appelés « fils d’Abraham » aujourd’hui ceux qui croient à cette Promesse et œuvrent de toutes leurs forces pour qu’elle advienne !
Abbé Pascal Romefort