Homélie Père Pascal Romefort

A l'occasion de la messe d'installation des abbés Jean-Louis GUIOT et Pascal ROMEFORT

 

On ne pouvait pas rêver mieux comme texte de la parole de Dieu pour ce dimanche. On pourrait dire que Jean-Louis et moi nous sommes des ouvriers de la dernière heure.

Vous avez travaillé déjà depuis très longtemps à la vigne ici dans vos différents groupes pour faire vivre cette paroisse et voilà que nous, on débarque et on va être payé comme vous.

 

Cette parabole on la vit souvent plus souvent qu'on ne pense dans nos communautés quelles qu'elles soient d'ailleurs.

 

Quand parfois un nouveau arrive avec toute la bonne volonté et qu'on lui fait comprendre « ben tu sais, nous on est là déjà depuis longtemps et on a toujours fait comme ça » et que nous avons du mal à l'accueillir. On peut entendre parfois dans toutes les communautés l'expression « ben voilà qu'il fait comme chez lui »

 

Accueillir ceux qui viennent comme ils sont, avec ceux qu'ils sont.

Être une communauté ouverte,une Église ouverte.

 

C'est beaucoup de travail que nous devons faire dans toutes nos communautés.

 

Je crois que cet évangile est une invitation à nous ouvrir davantage, à ne jamais nous replier sur nous même et à veiller à ce que toutes nos communautés soient ouvertes à la nouveauté qu'elles se laissent bousculer, qu'elles accueillent comme le maître de la vigne même celui qui vient à la dernière minute pour le considérer comme s'il faisait toujours parti de la famille.

 

Je crois tout au fond de moi que nous pouvons être témoin du Christ ensemble, que nous avons à construire une communautés qui sera signe de l'amour du Christ ressuscité.

 

Un prêtre sans communauté c'est rien. Mais une communauté sans pasteur ça n'a pas beaucoup de sens non plus

 

Jean-Louis et moi nous ne sommes pas parfaits vous allez vite vous en apercevoir, mais nous venons avec l'idée de marcher avec vous, d'être vos pasteurs, de réfléchir avec vous pour marcher ensemble à la suite du Christ. Et personne, personne ne sera exclut nous avons besoin les uns des autres, chacun avec ses qualités et ses défauts.

 

C'est toujours une aventure de changer de pasteur, une aventure pour vous et, pour nous, c'est aussi une aventure de découvrir une nouvelle communauté. Il nous faut entrer dans une histoire et en même temps ne pas renier ce que nous sommes et nos convictions pour continuer le sillon que vous avez creusé et aller encore plus profond ensemble. C'est en s'appuyant sur tout ce que vous avez déjà vécu avec Gérard (Abbé Lorgnier - ndlr), avec Guy (Abbé Selin – mdlr) avec tous les autres prêtres qui nous ont précédés que nous voulons continuer à avancer avec vous.

 

Nous allons vivre des moments je l'espère pleins d'enthousiasme.

Dans les années qui viennent, ça ne va pas être si simple que ça; nous avons à chercher ensemble à vivre autrement en Église. Nous avons de la chance d'être trois prêtres, sur cette paroisse. Combien de temps ça durera, je n'en sais rien, profitons-en et bâtissons ensemble l'avenir sans nous lamenter.

J'ai horreur qu'on se lamente, je vous préviens tout de suite. Je préfère qu'on cherche ensemble toujours une solution et avancer parce que je crois que les lamentations ça n'a jamais attirer rien de bon. C'est du poison. Par contre, de se dire ensemble « mais comment on va avancer avec nos richesses et nos faiblesses », ça, ça devient intéressant; et on peut chercher, inventer, et continuer la marche.

Pour ça il va falloir apprendre à vivre encore plus ensemble, à faire tomber pleins de frontières. D'abord celles de vos relais, pour vivre plus encore en communauté. Il va falloir apprendre à mieux nous connaître, à mieux nous aimer, à mieux nous respecter, en nous acceptant les uns les autres.

 

C'est une belle aventure, c'est toujours une belle aventure qui nous attend. Il faut tout simplement y mettre le meilleur de nous même pour avoir qu'un seul objectif: rendre le Christ encore plus présent au cœur de cette cité.

 

Nous venons Jean-Louis et moi avec un vrai désir de marcher avec vous, de remonter dans la barque avec vous. Vous avez déjà jeté les filets bien des fois. Parfois, on revient avec pas grand chose dans le filet, et on se dit... on est un peu découragé...

Et bien je vous propose d'aller rejeter vos filets là où le Christ nous demande de les jeter, là où souvent on s'y attend le moins.

 

Une chose dont je suis sûr, c'est que si nous allons jeter nos filets là où le Christ nous le demande, la pèche ne peut être que miraculeuse.

 

Nous tenons déjà à vous remercier, Jean-Louis et moi, de l'accueil que vous nous avez réservé.

Même si nous sommes les ouvriers de la dernière heure, vous avez déjà tout fait pour qu'on se sente chez nous et un grand merci déjà pour tout ça.

 

Il ne nous reste plus qu'à nous retrousser les manches ensemble, à nous mettre au travail pour faire de cette communauté un beau signe du Christ ressuscité, qu'Il donne envie à ceux qui n'osent pas encore nous rejoindre le désir de comprendre que les ouvriers, tous les ouvriers, même ceux de la dernière heure même, ceux qui ne se sentent pas dignes, même ceux qui ont l'impression qu'ils n'ont pas leur place,

que tous ont leur place dans cette communauté, et que nous saurons les accueillir et travailler ensemble.

 

Seigneur, envahi-nous de Ton Esprit,

Donne-nous tous ensemble le désir d'être signe de Toi,

Amen.

 

 

Article publié par Jérôme CLARYSSE • Publié le Dimanche 21 septembre 2008 - 19h54 • 2668 visites

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