Tu ne peux pas aimer Dieu sans aimer ton prochain

Edito de l'abbé Pascal en ce 3ème dimanche de carême.

Le chiffre 10 est conventionnel et sans doute en rapport avec les 10 doigts des deux mains. On parle habituellement de deux tables : une table  pour Dieu et son culte et une table pour les rapports avec le prochain.

 

Notons bien que, dans la tradition juive, le verset 2 est considéré comme le premier « commandement » : Dieu peut exiger de son peuple le respect de ses ordres car Il est « celui qui l’a fait sortir du pays d’Égypte ». L’action de Dieu pour son peuple est première.

 

Notons aussi que le commandement « Honore ton père et ta mère » se trouve curieusement dans la première table. Ceci est un cas unique dans la littérature du Proche-Orient ancien. L’honneur dû aux parents ne vient pas d’abord de ce qu’ils ont transmis la vie mais de ce qu’ils ont transmis la tradition de foi d’Israël.


La 2ème table commence avec l’interdit de tuer. Les interdits de la 2ème table sont destinés à protéger les droits fondamentaux de l’être humain. Ils se retrouvent dans beaucoup de préceptes de sagesse de la littérature extrabiblique. Ils témoignent d’une morale très ancienne commune aux peuples de l’antiquité orientale.
   

Ce qui fait l’originalité du Décalogue, outre le verset 2, c’est l’articulation des deux tables. L’amour du prochain ne peut être détaché de l’amour de Dieu. Celui qui s’éloigne du culte comme lieu et moment de la reconnaissance du Dieu d’Israël risque fort de s’éloigner du prochain.
 

LE VRAI TEMPLE C’EST LE CHRIST, LE VRAI TEMPLE C’EST TOI
 
Si Jésus chasse les vendeurs du Temple, ce n’est pas pour rendre au Temple son caractère sacré mais bien pour dire que les sacrifices d’animaux sensés obliger Dieu à répondre favorablement aux requêtes des offrants sont désormais inutiles. D’une part, on ne fait pas du troc avec Dieu, d’autre part, l’offrande que Jésus fait de sa vie est le véritable sacrifice total et définitif.


Lorsque Jésus répond aux Juifs, il ne se place pas sur le même terrain que ses contradicteurs. Jésus dit :
« Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. »


Les juifs comprennent : « Détruisez le Temple » dont les parvis et les portiques ont été construits par Hérode en 46 ans. Jésus, lui, parle du sanctuaire, c'est-à-dire le lieu de la présence de Dieu qui peut être détruit mais relevé en trois jours. Il est clair que c’est Jésus, présence de Dieu en ce monde qui peut être détruit et relevé en trois jours ; ce que souligne bien l’évangéliste : « Il parlait du sanctuaire de son corps. »

 

L’allusion à la passion et à la résurrection est donc nette.


Pour les chrétiens, après Pâques, c’est Jésus qui est, dans son corps même, le lieu de la présence de Dieu et qui rend caduques les sacrifices sanglants de l’ancienne Alliance.


Nous pouvons aller plus loin en disant que chaque être humain par le baptême qui accueille le don de l’esprit devient temple de Dieu. Laissons le Christ pendant ce carême chasser tout ce qui n’est pas digne de ce temple.


Abbé Pascal ROMEFORT

 

Article publié par Jeunescathocambrai Com • Publié le Vendredi 06 mars 2015 • 645 visites

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