L'aumône

Le Pape François nous rappelle l'importance de l'aumône

L’aumône, dans la Bible
Le devoir de l’aumône est ancien autant que l’est la Bible. Le sacrifice et l’aumône sont deux devoirs auxquels une personne religieuse doit se tenir. Il existe dans l’Ancien Testament, d’importantes pages où Dieu exige une attention toute particulière envers les pauvres qui, de temps à autre, sont des personnes sans ressources, des étrangers, des orphelins et des veuves. C’est un refrain qui revient sans cesse dans la Bible : le nécessiteux, la veuve, l’étranger, l’orphelin… c’est un refrain, parce que Dieu veut que son peuple regarde ses frères et ceux qui sont dans le besoin ; je dirai même qu’ils sont au centre du message : louer Dieu par le sacrifice et louer Dieu avec l’aumône.
Outre l’obligation de se souvenir d’eux, une indication précieuse nous est donnée : « Donne-lui, et que ton cœur ne lui donne point à regret » (Dt 15,10). Ce qui signifie que la charité demande avant tout une attitude de joie intérieure. Offrir la miséricorde ne peut être un poids ou un ennui dont on se libère rapidement. Et combien sont ceux qui se justifient eux-mêmes pour ne pas donner l’aumône en disant : « Mais comment sera-t-il celui-ci ? Celui à qui je vais donner, peut-être ira-t-il acheter du vin pour se soûler ? » Mais s’il se soûle, c’est parce qu’il n’a pas d’autres routes ! Et toi, que fais-tu en cachette, que personne ne voit ? Et toi, tu te fais juge de ce pauvre homme qui te demande une pièce pour un verre de vin ?


Aumône et charité
J’aime rappeler l’épisode du vieux Tobie qui, après avoir reçu une grande somme d’argent, appela son fils et lui enseigna ces mots : « Fais l’aumône de ton bien, et ne détourne point ton visage d’aucun pauvre ; car il arrivera ainsi que le visage de Dieu ne se détournera point de toi. » (Tb 4,7-8). Ce sont des paroles très sages qui aident à comprendre la valeur de l’aumône.
Jésus, comme nous l’avons écouté, nous a laissé un enseignement irremplaçable à ce sujet. Il nous demande, avant tout, de ne pas donner l’aumône pour être loué ou admiré par les hommes pour notre générosité : « Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (Mt 6,3). Ce n’est pas l’apparence qui compte, mais la capacité de s’arrêter pour regarder la personne qui nous demande de l’aide dans les yeux. Chacun de nous peut se demander : « Moi, je suis capable de m’arrêter et de regarder dans les yeux la personne qui est en train de me demander de l’aide ? J’en suis capable ? » Donc, nous ne devons pas identifier l’aumône comme la simple pièce de monnaie offerte en toute hâte, sans même regarder la personne dans les yeux, sans s’arrêter parler pour comprendre ce dont elle a vraiment besoin. En même temps, nous devons distinguer les pauvres, des différentes formes de mendicité qui ne rendent pas service aux vrais pauvres.
Bref, l’aumône est un geste d’amour qui s’adresse à ceux que nous rencontrons ; c’est un geste d’attention sincère envers celui qui s’approche de nous et nous demande de l’aide, fait dans le secret où Dieu seul voit et comprend la valeur de l’acte accompli.


Aumône et charité
Mais donner l’aumône doit être pour nous quelque chose qui soit aussi un sacrifice. Je me souviens d’une maman : elle avait trois enfants, de six, cinq et trois ans, plus ou moins. Et elle répétait toujours à ses enfants qu’il fallait donner l’aumône aux personnes qui le demandaient. Ils étaient à table : chacun mangeait une côtelette à la milanaise, comme on dit chez moi, « panée ». On frappe à la porte. L’aîné va ouvrir et revient : “Maman, il y a un pauvre qui demande quelque chose à manger”. “Qu’est-ce qu’on fait ? demande la maman. “On la lui donne”, “On la lui donne !” disent-ils tous ensemble. “Bien : prends la moitié de ta côtelette, toi, prends l’autre moitié, toi, l’autre et faisons-en deux sandwichs”. “Ah, non ! Maman, non ! – Donne quelque chose qui t’appartienne, donne quelque chose qui te coûte”.
C’est cela s’impliquer avec le pauvre. Je me prive de quelque chose qui est à moi pour te le donner à toi. Et aux parents, je leur dis : éduquez vos enfants à donner l’aumône de cette façon, à être généreux avec ce qu’ils ont.
Approprions-nous alors les paroles de l’apôtre Paul : « Je vous ai montré de toute manière que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! » (Actes 20,35 ; 2 Cor 9,7).
Merci !


Pape François

Article publié par Paroisse • Publié le Vendredi 10 mars 2017 • 822 visites

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