Inutile de le souligner, pour beaucoup, la démarche vers le sacrement du pardon est un peu « casse-pieds ».
Voilà pourquoi nous vous proposons de venir vivre cette démarche en vous laissant guider non pas par vos peurs ou vos gênes, mais par vos pieds …..
Commençons par mettre les pieds dans le plat ; le plat de mon orgueil ou de ma vanité. Souvent, c’est l’orgueil qui m’incite à ne pas faire cette démarche : A quoi bon ? Je ne fais pas tant de péchés ? D’ailleurs je me confesse à Dieu directement ? Laissons donc ce petit ego et avançons vers le Seigneur…
La parole de Dieu
Comme Marie aux pieds de Jésus écoutons la Parole de Dieu : Mon péché m’encombre et me dessèche ; que Dieu descende pour me guérir et me sauver.
Lecture du livre d'Isaïe (Is 63,16-64,7)
Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur : tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourquoi rends-tu nos cœurs insensibles à ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs et des tribus qui t'appartiennent. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi.
Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais on ne l'a entendu ni appris, personne n'a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l'homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l'argile, et tu es le potier : nous sommes tous l'ouvrage de tes mains. |
L’examen de conscience
Sous le regard du Seigneur, j’examine ma vie :
- Parfois mes chevilles enflent (orgueil, vanité).
- Parfois je sais donner des coups de pied (violence verbale ou physique, colère…).
- Parfois je piétine la vie de l’autre (moqueries, humiliations, atteintes à la réputation, mensonges…) (cf Is 9,1-4).
- Parfois je ne laisse pas la lumière de Dieu guider mes pas (absence de vie de prière, de méditation de la Parole de Dieu…) (cfLc 1,79).
- Parfois je renonce à marcher vers l’autre pour témoigner de ma foi (cf Is 52,7-10) ou simplement pour l’aider.
- Parfois je néglige de rendre grâce à Dieu qui, pourtant, agit sans cesse en ma faveur pour que mon « pied ne heurte les pierres » (Ps 90,11).
La confession
J’approche du prêtre pour confesser mes fautes, mais également pour confesser l’amour de Dieu pour moi. Je laisse, en quelque sorte, Jésus me laver les pieds meurtris et salis (cf le récit du lavement des pieds par JésusJn 13,1-17)
Avant de recevoir le pardon sacramentel (l’absolution), je peux dire cette prière pour exprimer mon regret et mon repentir :
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé, parce que tu es infiniment bon, et que le péché te déplaît. Je prends la ferme résolution avec le secours de ta sainte grâce de ne plus t’offenser et de faire pénitence.
Ou encore
Mon Dieu, j'ai péché contre toi et mes frères,
mais près de Toi se trouve le pardon.
Accueille mon repentir et donne-moi la force de vivre selon ton amour.
L’action de grâces
Après avoir reçu le pardon, je laisse la joie et l’action de grâce monter en moi. Je peux reprendre le cantique que chante Zacharie au moment de la naissance inespérée de son fils Jean-Baptiste (Lc 1,67-79)
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David son serviteur, comme il l'avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens : salut qui nous arrache à l'ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu'il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, afin que délivrés de la main des ennemis nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant[1], tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l'amour de notre Dieu, quand nous visite l'astre d'en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix.
[1]Maintenant, Zacharie s’adresse à Jean-Baptiste, son fils nouveau-né. Le « petit enfant » qui vient de naître, c’est aussi le cœur nouveau qui vient de renaître en moi par la grâce du sacrement du pardon |