Notre bon pape, qui a bien des soucis avec les scandales qui continuent à secouer notre Eglise, dénonce le cléricalisme comme une des sources des problèmes. C’est vrai que la situation des prêtres dans l’Eglise catholique, avec leur aura de quasi-sainteté, de par leur position particulière de célibataire, avec un vrai pouvoir s’ils sont curés, les expose au danger de cléricalisme. On n’a souvent que ce « pouvoir » à quoi s’accrocher, ou la « carrière » ecclésiastique, ou la réputation dont on jouit… et on se croit inamovible, indispensable. Heureusement, beaucoup d’entre eux sont conscients de ces tentations de pouvoir, ils sont humbles et plutôt idéalistes, cherchant à faire du bien où ils passent… Et heureusement, les fidèles laïcs ont assez de bon sens et d’humour pour savoir que leurs prêtres sont aussi des hommes comme les autres. Même le pape, qui par sa simplicité et sa spontanéité, s’expose du coup aussi beaucoup plus aux critiques.
Mais la question de la position des prêtres, de leur rôle, et de celui des laïcs, se pose de façon aiguë. Le Concile avait retrouvé le sens de l’Eglise comme « peuple de Dieu », et voulait redonner sa voix à tout ce peuple. Pas grand-chose n’a été acquis définitivement : le pouvoir, partagé parcimonieusement avec les laïcs dans des conseils et des équipes, reste trop concentré entre les mains des consacrés (hommes célibataires… et d’âge moyen avancé). Les évêques de Belgique ont reconnu avec humilité que si les instances de décision avaient compté des hommes et des femmes (mariés ou non), les questions de pédophilie n’auraient jamais été aussi mal gérées qu’elles l’ont été trop longtemps.
A nous tous, peuple de Dieu, d’aider à trouver les nouvelles voies pour que l’Eglise retrouve sa dignité, sa vitalité et la force pour annoncer la toujours bonne nouvelle du Salut !
P. Bruno